Effets de la consommation d'aliments ultra-transformés sur la santé - Document digne de confiance

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Graphic summary of the study: ultra-processed foods versus unprocessed foods.

Pourquoi la Commission européenne a-t-elle discrètement abandonné sa proposition d'étiquetage alimentaire obligatoire (article d'EuroNews) ? La réponse se trouve peut-être dans ce document fiable que la Coopérative CosmoPolitique a traduit en 7 langues et partagé ici Cell Metabolism (2025) « Effet de la consommation d'aliments ultra-transformés sur la santé reproductive et métabolique des hommes » (langue originale : anglais), et dont les résultats sont résumés graphiquement à gauche.

Résumé des principales idées et résultats

L'étude compare 4 échantillons aléatoires d'hommes en âge de procréer, qui ont suivi différents régimes alimentaires pendant trois semaines :

  1. Aliments non transformés, apport calorique adéquat ;

  2. Aliments non transformés, apport calorique excessif ;

  3. Aliments ultra transformés, apport calorique adéquat ;

  4. Aliments ultra-transformés, apport calorique excessif ;

Les « aliments ultra-transformés » sont définis par la classification NOVA comme appartenant à la catégorie 4 : « Les aliments ultra-transformés, tels que les boissons gazeuses, les snacks sucrés ou salés emballés, les produits carnés reconstitués et les plats surgelés préparés, ne sont pas des aliments modifiés, mais des formulations composées principalement ou entièrement de substances dérivées d'aliments et d'additifs, avec peu ou pas d'aliments intacts du groupe 1 (c'est-à-dire des aliments non transformés ou peu transformés) ». Concrètement, les « aliments ultra-transformés » se reconnaissent au fait que leur liste d'ingrédients contient des produits que l'on ne trouve pas dans une cuisine domestique classique, tels que des conservateurs, des émulsifiants, des édulcorants, du sirop de glucose ou de fructose, des graisses hydrogénées, etc.

La santé des hommes consommant des aliments ultra transformés s'est détériorée (selon plusieurs indicateurs issus de l'analyse de leurs échantillons de sang et de sperme), et leur poids a augmenté, même si leur apport calorique était adéquat.

La santé des hommes consommant des aliments non transformés n'a pas été altérée et ils ont perdu du poids, même si leur apport calorique était excessif.

Qu'avons-nous trouvé intéressant dans ce document ?

Les aliments ultra-transformés ne sont pas anecdotiques : ils représentent la majorité de l'apport calorique dans le monde anglo-saxon (Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Australie), et cette tendance se retrouve dans le reste du monde. Ils génèrent des profits considérables pour l'industrie agroalimentaire, car ils permettent :

  • la conservation des aliments à peu de frais ;

  • la production d'aliments agréables et faciles à manger, même avec des ingrédients de mauvaise qualité (et donc peu coûteux).

Cette étude établit de manière rigoureuse que la question principale concernant les effets des aliments sur la santé est de savoir si les aliments sont ultra-transformés ou non. Si les aliments restent transformés selon des méthodes traditionnelles, la santé est préservée et les calories excédentaires semblent avoir des effets limités. Elle confirme une méta-étude de 2024 passant en revue un large éventail de publications scientifiques allant dans le même sens.

Cela explique également pourquoi l'industrie agroalimentaire soutient autant d'indicateurs trompeurs et opaques sur les caractéristiques nutritionnelles des aliments, tels que le Nutriscore : cela détourne l'attention du véritable problème, à savoir la transformation excessive qui est au cœur de leur modèle économique.

C'est peut-être la raison pour laquelle la Commission européenne a discrètement abandonné son projet d'étiquetage nutritionnel obligatoire (et fait l'objet d'une poursuite judiciaire à ce sujet) : le seul étiquetage scientifiquement prouvé, qui fournit des informations directement utilisables et facilement compréhensibles pour le consommateur, est très probablement un signal d'alarme sur les aliments ultra-transformés. Cela va directement à l'encontre des intérêts du lobby agroalimentaire, qui s'oppose probablement violemment à une telle mesure, même si c'est à huis clos.